GENERALITES

– – – – – – – – – – – – Présentation et résumé

– – – – – – – – – – – – Pertinence de la recherche

– – – – – – – – – – – – Témoignages académiques

– – – – – – – – – – – – Table des matières détaillée

– – – – – – – – – – – – Fichier PDF de la recherche


RECHERCHE

– – – – – – – – – – – – Introduction et interrogations

– – – – – – – – – – – – Cadre théorico-méthodologique

– – – – – – – – – – – – Terrain : les récits de voyageurs

– – – – – – – – – – – – Interprétation et analyse des récits

– – – – – – – – – – – – Conclusion / Appendices / Biblio.


DIVERS

– – – – – – – – – – – – Travaux de recherche 2008-2009

– – – – – – – – – – – – Bricolage de pensées 2008-2010

– – – – – – – – – – – – Citations : sources d’inspiration

– – – – – – – – – – – – Quelques photos de voyageurs



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Sens et pertinence sociale de cette étude



" La perception commence 
au changement de sensation,
doù la nécessité du voyage "

- André Gide -

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L’EXPÉRIENCE DU VOYAGE, vers l’Autre et en Soi, est la première source d’initiation et d’apprentissagePassant au travers de l’altérité, le voyageur modèle son identité. Renouvelée sous diverses formes et incarnée en Soi, l’expérience du voyage tend à devenir un mode d’existence de la conscience. Ainsi se façonne la pensée nomade : un esprit voyageur, perméable et en éveil.
  
LE VOYAGE SE COMPOSE DUNE ASPIRATION 
À ÉCOUTER ET DUN APPEL AUQUEL RÉPONDRE :
D’une part, le voyage est une aspiration, une intuition, 
un désir de dépassement, venant de l’intérieur, de Soi. 
D’autre part, il est un appel attrayant et une occasion 
à saisir, venant de l’extérieur, de l’Ailleurs, de l’Autre.
PAS À PAS, LE VOYAGE DEVIENT UN TERRAIN DE JEU :
Il est un univers à explorer et une trajectoire à dessiner chemin faisant, dans un premier temps, à éprouver [l’approche esthétique, le vécu sensible], et ensuite à expérimenter [l’approche philosophique, l’expérimentation raisonnée]. Dans un présent que l’attention saisit et que l’action exauce, le voyage se déploie au fil de diverses rencontres et épreuves, source d’initiations, d’apprentissages, voire de révélations. Abordant l’instant d’une exploration tantôt intuitive et sensible, tantôt réflexive, voguant entre l’observation et l’interaction, le voyage mène à la connaissance de l’Autre comme de Soi.
TOUTE EXPÉRIENCE DE VOYAGE 
SE COMPOSE DE TROIS MOUVEMENTS : 
1- un vécu sensible, instinctif, spontané : 
séparation du quotidien, mise en marge, 
entrée dans l’extra-ordinaire, état de présence 
et rencontre intuitive, découverte de l’Autre 
et exercice des sens, attention, observation 
et écoute active, expression et dialogue ;
2- une expérimentation raisonnée de l’Autre 
[avec altruisme] : interprétation et compréhension 
singulières du nouveau vécu, réflexion logique 
et existentielle sur l’expérience passée ;
3- une intégration du différent : apprentissage 
expérientiel, incorporation, consciente ou inconsciente, 
immédiate ou différée, de l’Autre découvert au Soi existant.
UN CHEMINEMENT JALONNÉ D’ALLERS-RETOURS, 
DE SOI À L’AUTRE, ET RÉCIPROQUEMENT, DE L’AUTRE À SOI :
Le voyage est fait de rencontres et de découvertes, de contemplations et d’approfondissements, d’exercices et de leçons d’apprentissage, parfois d'émerveillements et de révélations, parfois de moments de pleine conscience, de sensations de réalisation... Chacune de ces situations, chacun de ces états de présence, toutes et toutes agradent l’existence du voyageur, qui apprend à mieux se connaître, qui tend à s’orienter plus librement et en résilience.

DE LA QUÊTE D’IDENTITÉ À LA QUÊTE DE SENS :
C’est à travers la découverte et l’expérience de l’Autre, dans un jeu éprouvé entre Soi et l’Autre, que se dévoile le Soi et se déploie l’identitéC’est en se liant à autrui, en le côtoyant, en apprenant à le comprendre, que nous parvenons à trouver un sens commun, à coopérer avec, et à évoluer conjointement. Cette évolution nécessite alors la conciliation d’une éthique de l’être [du Soi] avec une éthique de l’altérité [de l’Autre], ainsi qu’une vision holistique de l’existence commune.

COMMENT SE MANIFESTE CE JEU DE 
VA-ET-VIENT ENTRE SOI ET L’AUTRE :  
- d’attractions en attentions, de sentis 
  en émotions, puis en expériences réflexives ;
- de quêtes en découvertes, d’errances 
  en assurances, d’audaces en traversées ;
- de distanciations en rapprochements, 
  et ensuite, d’ajustements en conciliations ;
- de confrontations en partages, de débats 
  en dialogues, face-à-face et côte-à-côte ;
- d’épreuves et d’efforts en apprentissages, 
  en affirmation et en réalisation de soi ;
- de reconnaissances en acceptations, 
  de prises de conscience en résiliences.

En toute exploration d’un Ailleurs comme en toute introspection, l’ouverture des perceptions engendre un voyage des Idées [pensées, créations de l’esprit, états de conscience], en Soi, vers l’Autre et réciproquement. Cela implique d’aller vers l’Autre, vers l’inconnu, vers le vide. Car l’Idée, comme toute création, émerge du vide. Bien qu’inspirée, elle émerge du néant, de la vacuité, de l’absence, du rien. Elle se manifeste dans un présent où le mental est mis en sourdine, c’est-à-dire quand nous lâchons prise et laissons faire. Dès lors, soudainement, l’Idée se dévoile. De l’obscurité, jaillit une lueur. Peu à peu, cette lueur s’intensifie et devient lumière. Elle est perçue plus clairement. Elle devient distinctement perceptible et descriptible. De ce nouvel état de présence, de cette nouvelle prise de conscience, l’Idée se révèle et prend son élan. Elle prend vie, se forme et se lie à d’autres. Ensuite, ces Idées s’assemblent et s’intègrent les unes aux autres. Elles se déploient en fonction de l’ouverture des perceptions, des intentions et des mises en action. Elles vivent, pétillent puis vacillent, pour finalement s’éteindre et laisser place à d’autres. Ainsi, les Idées se dessinent et se propagent. Ainsi, au gré du temps et des événements, elles se transforment et vivent inlassablement sous de multiples formes.

L’ouverture de la perception sensible [préalable à l’ouverture d’esprit], incluant l’écoute et l’éveil intérieur, comme le regard sur l’extérieur, conditionne la qualité des relationsD’une part, elle en est la cause, puisque l’enfant, comme l’adulte, écoute et apprend, avant de pouvoir comprendre et communiquer. D’autre part, elle en est aussi l’effet, puisque, dans la relation et par le dialogue, s’ouvrent les champs de perceptions, se construisent des liens et perspectives de sens, des éthiques, cultures et morales : liens d’attachement, mouvements éthiques et associatifs, stratégies coopératives, pratiques d’intégration et de conciliation, créations holistiques, synergies non-duelles...

Ainsi, du voyage esthétique et philosophique, c’est-à-dire un voyage fondé sur le ressenti [l’instinct vital, la perception en éveil] et nourri de l’expérience, émergent et se déploient de nouvelles Idées, des volontés, conduites et attitudes, telles que la bienveillance, la gratitude, l’empathie, la solidarité, l’entraide, la confiance, la sérénité, la résilience...

En d’autres mots, à travers ce mode d’existence dans le voyage, se forment et se construisent une éthique de la coopération et une écologie relationnelle.
Par le jeu du voyage, des liens se créent,
les perceptions et les esprits s’ouvrent,
les existences transitent et évoluent,
et parfois se révèlent et séveillent.


- EB -